Petite visite dans les bois [Privé Leith]

Al-Deria avait vraiment eu une journée difficile. Elle avait du trier les morts, comme à son habitude, mais elle avait aussi du supporter l'un de ses frère démon toute la matinée. Il s'ennuyait et n'avait rien trouvé de mieux à faire que d'emmerder royalement sa chère soeur. Elle avait beau eu le menacer, rien n'y fit. Alors, lorsqu'elle choisit de faire une pause, elle se téléporta le plus loin possible des Enfers. C'est comme cela qu'elle trouva ce bois sombre et maléfique.
Un château se trouvait non loin de là, et Al-Deria y decela une aura maléfique de morts-vivants. Des vampires. Rien que ça. Au moins, son cher frère ne viendrait pas la chercher ici. La nuit venait juste de tombée, et la démone de la mort sentait qu'elle allais avoir de la compagnie. Elle aurait préférée être seule, mais pour l'instant, elle était coincée dans ces bois. Elle s'allongea à même le sol et contempla les étoiles qu'elle voyait à travers les nombreux feuillages. Son dos presque nu touchait la mousse humide et fraiche qui habillait le parterre de cette forêt. Un vent permanent passait, glissant sur sa peau comme une étoffe faite d'un cachemir magique.
Dans le silence pesant de cet endroit, Al-Deria pensa à son enfant. Elle n'y pensait pas souvent -elle avait bien d'autres chose à faire-, mais lorsque cela arrivait, son esprit se remplissait d'angoisses. Allait-il lui arriver malheur ? Et si Satan le découvrait ? On le torturerait devant sa mère, on trouverait son père, et on les extermineraient tous. Sauf Al-Deria. Parce que Satan avait besoin d'elle et de son frère "proche". Al-Deria était certaine que ces deux là couchaient ensemble, sa crevait les yeux.
En tout cas, ce qu'elle esperait plus que tout, c'était que son enfant -un batard comme dirait certains- puisse vivre sereinement et en sécurité.
Elle était encore dans ses pensées, lorsqu'elle entendit un bruissement d'air différent. Quelqu'un d'autre ne l'aurait pas entendu, mais la démone avait l'ouïe fine. Aussi se releva t-elle, toujours assise au sol, et se tourna vers le bruit en question. Elle scruta la direction, puis ne voyant rien soupira. Un vampire. Elle se rallongea. Après tout, elle n'avait rien à craindre d'eux, la plupart du temps ces derniers étaient déjà passé devant son jugement. Rare sont les vampires qui étaient avant au Paradis. Avant que l'on les ressucite bien entendu. L'odeur du vent venant de lui était exquise. Surement un mâle. Elle espérait qu'il ne cherche pas à défendre son territoire, sinon elle se verrait dans l'obligation de le renvoyer là où il devrait normalement être : dans sa tombe et mort. Elle prononça quelques mots d'une voix nonchalente et presque désinterressée :

"Montre toi, je sais que tu es là. On ne trompe pas la Mort, surtout lorsque l'on porte son odeur sur soi."

***Faites qu'il ai un minimum de conversation, ou bien qu'il parte loin***

Etait-ce la nostalgie qui avait poussé Leith à se rendre sur les terres de sa pitoyable enfance ? Peut-être, bien qu'il n'aurait jamais osé l'avouer ouvertement. Une envie de fouler ces terres maintes fois arpentées, d'humer l'odeur des souvenirs qui blessent. Il était peut-être un peu masochiste dans le fond. On a toujours besoin, à un moment ou un autre de notre vie de retrouver nos racines, lui avait-Elle dit.

Elle... Aujourd'hui, des siècles après sa mort, elle continuait de venir le hanter. Elle le rendait fou, le torturait. Et il ne se pardonnait jamais d'accéder si facilement à la faiblesse. Alors il se mutilait, espérant ainsi toujours devenir plus fort. Ce qui ne tue pas rend plus fort. Leith était immortel. Et plus fort que quiconque. Mais il ne supportait plus de voir le temps passer, les gens mourir et de perdurer. Les humains, pour beaucoup, rêvent de l'immortalité. Ce sont des ignorants, des idiots. La seule chose pire que la mort est justement l'absence de mort. C'est comme une course sans fin, un interminable supplice. Et vous avez beau crier votre douleur et votre lassitude, prier pour entrevoir la lumière au bout du chemin, le temps reste sourd. Qui voudrait voir les gens qu'il aime mourir autour de lui pendant qu'il continue d'exister ?

Vivre pour toujours est la pire des sentences, la condamnation ultime. C'est prendre le risque de tout perdre, et de se perdre soi-même.

Leith était arrivé au point de non-retour. Il avait vécu, il avait aimé et il avait tout perdu. C'était la raison pour laquelle il ne craignait plus rien ni personne. Pas même la démone sur laquelle il tomba.

"Montre toi, je sais que tu es là. On ne trompe pas la Mort, surtout lorsque l'on porte son odeur sur soi."

Leith sourit de toutes ses canines aiguisées. Si seulement il ne pouvait qu'être mort..

- Bien le bonsoir, femme des enfers. Quels sombres desseins vous amènent-ils en cette contrée ?

Ce qui est bien lorsque vous êtes immortel, c'est qu'il arrive un moment où vous n'avez plus rien à perdre. Et lorsque vous n'avez plus rien à perdre, vous pouvez faire tout ce que vous voulez. Absolument tout. Même discuter avec le Diable.

- Bien le bonsoir, femme des enfers. Quels sombres desseins vous amènent-ils en cette contrée ?

Passant un rapide coup d'oeil sur le vampire, la démone lui répondit :

"Ce ne sont pas de sombres desseins qui m'amènent ici, mais le simple besoin de repos. Tu dois connaitre cette envie toi aussi. Lorsque tu es lasse du monde qui t'entoure, lorsque tout semble exactement pareil qu'avant. Rien ne change vraiment en ce bas monde. Toujours les même individus qui se croient différents, toujours les mêmes évènements qui reviennent en boucles. La guerre et la paix, la desctruction et la reconstruction, la vie et la mort."

Elle leva les yeux pour plonger son regard dans celui du mort-vivant. Elle pouvait lire dans l'âme des morts, ou de ceux qui devraient l'être

"Toi qui es un être similaire à moi, tu dois sentir ma puissante aura, et tu n'as pas peur."

Elle se leva pour faire face au vampire. Cet homme, pourtant grand, faisait peine comparé à la taille de la démone, cette dernière étant plus grande que lui. Les cheveux bruns du jeune homme étaient lisses et d'une beauté à rendre jaloux, ce que nota la démone. Elle continua :

"Je suis la Démone de la Mort : Armageddon. Tu n'es peut-être pas passé devant mon jugement, mais mon nom est célèbre parmis les gens de ton espèce. Et je sens en toi le peu de désir de garder ce cadeau qu'est la vie."

Elle prit le menton du brun de ses doigts fins et le rapprocha, comme pour qu'il puisse mieux l'entendre. Elle dit alors d'un murmure :

"Pauvre âme, dit moi ce qui te tourmente ainsi."

Les yeux de la démone n'étaient ni cléments, ni doux. Ils étaient noirs, mais pas de haine. En regardant au fond de l'âme du vampire, elle pouvait ressentir tout le malheur que son statut lui procurait. Alors que d'autres rêveraient de pouvoir devenir des créatures de la nuits d'une beauté merveilleuse, ce jeune homme semblait ne plus avoir goût à rien. Autour d'eux, tout semblait se stopper, comme attendant impatiemment de savoir la réponse qu'allait formuler le vampire. Aucun bruit extérieur ne venait perturber les deux êtres se fesant face. Le vent avait arréter son mouvement, l'eau dans la rivière sa musique, et même les étoiles dans le ciels semblaient s'être stoppés pour préter attention au spectacle qui se produisait devant elles. Un silence s'installa, bientot brisé par l'homme au sang froid.

La démone sortit tout un baratin sur le monde, la vie et la mort. En réalité, Leith n'écoutait pas vraiment. Il était surpris par cette étrange attitude car un démon n'était pour lui qu'un être mauvais, dépourvu d'âme et donc de tout sentiment. Hors celle-ci venait détruire cette idée préconçue de mal absolu qu'il s'était imaginé. La démone venait prendre du repos... En effet, elle semblait bien éreintée. Il y avait dans son attitude quelque chose de profondément humain, quel paradoxe. Une certaine lassitude peut-être ? Elle restait, malgré tout cela, terriblement imposante.

"Toi qui es un être similaire à moi, tu dois sentir ma puissante aura, et tu n'as pas peur."

Et quelle aura ! Leith se sentait opprimé, écrasé face à la puissante démone. On ne pouvait pourtant pas dire que chez les vampires il se classait dans les moindres. Mais comme pour tous, il y a des plus forts et des plus faibles. Face à cette puissance démoniaque, Leith savait dans quel camp se ranger. Mais il y avait toujours cette partie de lui-même, arrogante et insouciante, qui l'empêchait de réaliser l'ampleur de chaque situation. Alors qu'il aurait dû ressentir la peur la plus extrême, il se sentait d'humeur joviale et vagabonde.

Lorsque la démone se leva pour le dominer de toute sa taille, le sentiment d'infériorité de Leith s'accentua sans pour autant le déranger. Les démons lui étaient supérieurs, la nature était ainsi faite et il n'y pouvait rien. Ce raisonnement lui suffisait.

"Je suis la Démone de la Mort : Armageddon. Tu
n'es peut-être pas passé devant mon jugement, mais mon nom est célèbre parmi les gens de ton espèce. Et je sens en toi le peu de désir de
garder ce cadeau qu'est la vie."

La déesse de la Mort... N'importe qui aurait dû être terrifié. Leith lui, ne retenait que la seconde phrase. Il sourit alors à la démone, dévoilant ses canines tranchantes, et arborant cet air surfait propre à sa personne qui avait le don d'agacer et de charmer à la fois. Lorsqu'il s'exprima enfin, ce fut avec une politesse extrême, frôlant l’insolence.

- Avec tout le respect que je vous dois, ô grande Armageddon, je ne peux prétendre en ma qualité de vampire avoir réellement eu de vie un jour. Je suis né vampire et je suppose qu'il m'est inutile de vous rappeler qu'avant de vivre, je suis avant tout un être mort.

Il souligna ses derniers mots par un sourire des plus.. éblouissants. Il fut cependant surpris lorsque la démone le pris par le menton pour lui demander avec une sincère curiosité ce qui pouvait bien le tourmenter.
Dès lors, toute trace de joie disparu de son regard. Elle savait, elle pouvait lire en lui. C'était frustrant, terriblement frustrant. Comment avouer qu'au fond de lui il était poursuivi par un mal profondément humain, lui le vampire ? Une bouffée de honte le submergea mais fut vite remplacée par la froideur.

- Chaque créature possède ses propres faiblesses. Lorsque vous êtes condamné à errer, il vous arrive parfois de méditer trop longtemps et de vous perdre dans vos méditations. Après tout, ne sommes nous pas les fils du souvenir ? Immortels dans un monde mortel. J'ignore encore s'il s'agit d'un don ou d'une malédiction.

» Leith veut rp.
» Un regard dans l'ombre
» Errant dans les profondeurs , La solitude est ce qu'il me reste ... [PV:Wasureru , Elydrak Forsaken]